24.02.2025

Rémunération et retraite :

le SEM en négociation avec le Gouvernement

Le Syndicat des Enseignants de Monaco (SEM) rencontre ce vendredi 28 février M. Lionel BEFFRE, Conseiller de Gouvernement – Ministre de l’Intérieur, et M. Jean-Philippe Vinci, Directeur de l’Éducation nationale, pour aborder deux sujets majeurs :

    1. La juste rémunération des tâches enseignantes
    2. La retraite additionnelle des détachés et le versement de l’Indemnité de Fin de Détachement (IFD)

Ces discussions s’inscrivent dans un contexte d’attente bien trop long. Alors que la fonction enseignante évolue et se complexifie, il est impératif que Monaco reconnaisse et rémunère à leur juste valeur les missions remplies par ses enseignants.

I. Rémunération : des ajustements attendus depuis des années

Depuis 2017, le gouvernement monégasque a fait le choix de ne plus aligner les carrières des enseignants sur les grilles françaises, notamment avec l’entrée en vigueur du protocole PPCR (Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations) en France. Cette décision a entraîné un gel des progressions de carrière et des pertes financières importantes pour les enseignants en poste à Monaco. Il est temps de corriger cette injustice.

Un calcul des heures supplémentaires enfin équitable ?

Actuellement, les heures supplémentaires annualisées (HSA) des enseignants monégasques sont calculées sur la base de l’indice français, et non sur celui de Monaco. Résultat : une perte nette de rémunération pour les enseignants du second degré.
Exemple : un agrégé devrait percevoir 2 215 € pour une HSA, mais ne touche aujourd’hui que 1 758 €, soit près de 500 € de différence !
Demande du SEM : appliquer l’indice monégasque aux HSA, comme c’est déjà le cas pour le salaire de base, et obtenir la mise en œuvre de la rétroactivité des sommes dues depuis le début de l’année scolaire, cette demande ayant déjà été formulée il y a plus d’un an sans réponse de la part du gouvernement.

L’ISAE pour le primaire : une injustice à corriger

En France, les enseignants du premier degré perçoivent une Indemnité de Suivi et d’Accompagnement des Élèves (ISAE) de 2 550 € bruts par an pour reconnaître leur charge de travail hors classe (réunions, suivi des élèves, relations avec les parents, tâches administratives accrues).
À Monaco, ces mêmes missions existent… mais sans compensation financière.
Demande du SEM : instaurer l’ISAE pour assurer une équité entre enseignants du premier et du second degré, et obtenir la mise en œuvre de la rétroactivité des sommes dues depuis le début de l’année scolaire, cette demande ayant déjà été formulée il y a plus d’un an sans réponse de la part du gouvernement.

Revaloriser l’ISOE pour les enseignants du secondaire

Les enseignants du second degré bénéficient de l’Indemnité de Suivi et d’Orientation des Élèves (ISOE). Or, alors qu’elle a été portée à 2 550 € en France en 2023, elle stagne à 1 250 € à Monaco. Pourtant, les responsabilités et la charge de travail sont identiques !
Demande du SEM : revaloriser immédiatement l’ISOE à 2 550 €, comme en France.

Rémunérer les missions spécifiques : HSE et IMP

À Monaco, de nombreuses tâches hors obligations réglementaires de service (ORS) sont effectuées bénévolement :

– Journées portes ouvertes, forums, concours, sorties scolaires…
– Tutorat des enseignants stagiaires, coordination de discipline, encadrement des projets pédagogiques…

En France, ces missions sont rémunérées via :

– Heures Supplémentaires Effectives (HSE) pour les heures passées avec les élèves.
Indemnités pour Missions Particulières (IMP) pour des responsabilités spécifiques (ex : coordinateur numérique, tuteur d’élèves stagiaires, etc…).

Demande du SEM : la mise en place des HSE et des IMP pour une reconnaissance financière juste des missions supplémentaires.

II. Retraite des détachés et Indemnité de Fin de Détachement : des réformes nécessaires

Droit à cotisation et rachat des années passées

Avant 2023, les enseignants détachés à Monaco n’étaient pas informés de leur droit de cotiser à la retraite monégasque. Cette lacune a entraîné une perte financière importante pour ceux qui auraient souhaité cotiser.
Revendications du SEM :

    • Permettre aux enseignants détachés à Monaco avant 2023 de pouvoir cotiser à la retraite additionnelle monégasque
    • Permettre un rachat rétroactif des années de cotisation non effectuées pour éviter une retraite additionnelle amputée.

 

Un versement de l’IFD plus adapté à la réalité des enseignants

L’Indemnité de Fin de Détachement (IFD) est un complément de retraite versé en trois échéances :
50 % à 65 ans,
25 % à 68 ans,
25 % à 71 ans.

Ce calendrier pose problème : les enseignants subissent une forte perte de revenus dès leur départ en retraite, sans possibilité d’en amortir l’impact.
Proposition du SEM : Modifier la date des 3 versements :

50% dès le départ à la retraite (entre 62 et 64 ans selon la réforme française)

Les deux versements suivants de 25% interviendraient ultérieurement par intervalle de trois années.

 

Les enseignants de Monaco portent haut les valeurs de l’éducation et de la transmission des savoirs. Ils attendent aujourd’hui des mesures concrètes et justes. Le gouvernement ne peut plus ignorer ces revendications sans mettre en péril l’attractivité et la qualité du système éducatif monégasque. Il est temps d’agir pour une reconnaissance à la hauteur de l’engagement des enseignants.