Compte-rendu de la réunion du 28 février 2025
19.03.2025
Le 28 février dernier, la SEM a rencontré Monsieur Lionel Beffre, Conseiller-Ministre pour l’intérieur, ainsi que l’équipe de Direction de l’Éducation Nationale de la Jeunesse et des Sports, Messieurs Jean-Philippe Vinci et Rémy Garoscio. En réponse à vos nombreuses demandes d’informations sur le déroulement de cette réunion, en voici un rapide compte-rendu.
Tout d’abord, la rencontre s’est tenue dans un climat très serein et constructif, l’écoute attentive et compétente de nos interlocuteurs institutionnels ne faisant aucun doute.
Comme vous le savez, l’ordre du jour était ambitieux par la quantité des points à aborder autant que par leur importance matérielle pour notre corporation.

Seules ont pu faire l’objet d’un examen approfondi les questions relatives aux retraites, à savoir :
– rétroactivité de la possibilité de cotiser à Monaco pour la retraite additionnelle pour les collègues arrivés avant 2023, et, dans ce cas, possibilité de racheter les années de cotisations ;
– possibilité de modifier l’âge de versement de l’IFD ;
La question du calcul des heures supplémentaires annualisées (HSA) sur la base du point d’indice monégasque (et pas français, comme c’est actuellement le cas) a été évoquée et son chiffrage global (300 000 euros – le budget primitif 2025 est de 2,098 milliards d’euros) communiqué au Gouvernement. Elle fera l’objet d’un traitement plus approfondi lors de la prochaine réunion, prévue le 29 avril, avec la demande du règlement rétroactif des HSA revalorisées pour 2024-2025. Seront également abordés les points suivants : mise en place des ISAE dans le primaire, revalorisation des ISOE dans le secondaire et mise en place des IMP dans le primaire et le secondaire.
Nos demandes nécessitant la consultation d’autres ministères, nous ne pouvons à cette heure nous prévaloir d’aucun résultat concret.

Enfin, ce compte-rendu est l’occasion de détailler les avancées immatérielles qui ont été obtenues depuis l’entrée en fonction de la nouvelle DENJS. Nous reprenons ici la liste dressée par Monsieur Vinci lui-même en guise de préambule à la réunion, qui répondait point par point aux éléments de nos vœux du 06 février 2024, intitulés « Vers un nouveau paradigme ».
– Concernant les inspections, ou rendez-vous de carrière (RVC), dont l’utilisation par l’administration précédente relevait de l’intimidation, de la punition, ou de la constitution de dossiers à charge, leur taux est passé de 10% à 2% ; la décision d’une inspection est désormais encadrée (fréquence normale de trois RVC dans une carrière), soumise à des considérations d’évolution sur l’échelle, ou de promotion ; dans des cas extrêmement rares, de mauvaises inspections ont entraîné une seconde inspection ;
– Concernant les menaces de non-renouvellement, marque de fabrique de la précédente administration : rien de tel depuis sa prise de fonctions, Monsieur Vinci souhaitant au contraire fidéliser les « enseignant·es de qualité », en tenant compte évidemment de la spécificité de la priorité nationale. Le renouvellement des contrats pour une seule année est donc exceptionnel (parfois, le fruit de décisions prises par la précédente administration) ; il concerne soit les enseignant·es qui seront remplacé·es dans leurs fonctions par un·e monégasque détenteur·ice des concours de l’enseignement, soit ceux ou celles dont la dernière inspection a été mauvaise.
– Concernant la pression sur la notation des enseignant·es, pratiquée à grande échelle par la précédente administration : elle a laissé place à l’entière liberté pédagogique — dans la mesure d’une harmonisation normale au sein des établissements ;
– Concernant la pression exercée par les parents et responsables légaux : aucun n’a été reçu à la DENJS, sauf cas extrêmement particulier nécessitant de coordonner avec ceux-ci ;
– Concernant les formations « hors-sol » et imposées d’en haut : elles n’ont plus cours ; en rappelant que la formation reste une obligation professionnelle pour les enseignant·es, Monsieur Vinci a déclaré que « les meilleures formations sont celles décidées par les enseignant·es » ;
– Concernant les « conseillers pédagogiques » du secondaire, ils ont été requalifiés et leurs missions limitées : ils sont maintenant « référents pédagogiques », ou « experts formateurs », entièrement dévolus à l’aide éventuelle aux enseignant·es qui le souhaitent, au sein d’un centre piloté par Madame Nadège Galvagno ;
– Concernant l’accès au corps des agrégés par voie de liste d’aptitude : désormais, les professeurs détachés sont autorisés à candidater, sans que cela ne remette en cause leur détachement en Principauté. Toutefois, il convient de garder à l’esprit que cette demande a peu de chances d’aboutir en raison des critères imposés par la France. Un professeur ne peut recevoir un avis très favorable que s’il a déjà été plusieurs fois admissible à l’oral de l’agrégation, s’il est l’auteur d’une thèse remarquable dans sa discipline, ou s’il a fait preuve d’un rayonnement avéré dans son établissement, au-delà de son enseignement en classe.
– Concernant le tutorat des professeurs stagiaires, c’est désormais une tâche rémunérée.
