Vers la fin des inégalités de genre à Monaco ?

L’existence d’inégalités femme/homme est l’objet de revendications du SEM auprès du Gouvernement Princier, au même titre que les sujets des carrières et des retraites déjà évoqués dans de précédents articles. Ce thème nous semble central pour des raisons philosophiques, mais aussi statistiques, puisque les enseignantes représentent 65,4% des professeurs à Monaco.
Récemment encore, le 22 février 2023, la Principauté est intervenue à l’ONU pour souligner l’égalité de traitement femme/homme à Monaco. Or, malgré les nombreux efforts consentis ces dernières années par la Principauté (mise en place d’un Comité de Droits des Femmes, multiplication des campagnes de prévention scolaire sur le thème…), force est de constater que des disparités demeurent.
C’est ainsi le cas en matière de droits sociaux et vous êtes nombreuses et nombreux à vous en offusquer.
En effet, les hommes mariés travaillant en Principauté et résidant en France sont considérés par Monaco comme « chef de famille » et bénéficient donc d’allocations familiales pour leurs enfants tandis que leurs homologues féminines, femmes mariées travaillant à Monaco et résidant en France, n’y ont pas droit.
Nous sommes ainsi face à une discrimination de genre largement incompatible avec les valeurs démocratiques défendues aujourd’hui en Principauté. Cela touche particulièrement les enseignantes, majoritaires dans notre métier comme nous l’avons souligné.

Le SEM dénonce avec force cet état de fait.
Nous avons par conséquent saisi les autorités compétentes afin d’affirmer notre mobilisation pour faire avancer la parité femme/homme, notamment en termes de droits sociaux.
Nous avons déjà reçu une première réponse du Ministère des Affaires Sociales.
Celui-ci nous assure qu’après avoir déjà assoupli la réglementation en 2018 pour permettre aux femmes résidant à Monaco de devenir « chef de foyer » (cf. art. 7 de l’Ordonnance Souveraine n°7.155 du 10 octobre 2018), des négociations sont en cours avec la France pour étendre ce principe d’égalité aux femmes résidant en France. Nous nous en félicitons, mais cela ne nous semble pas suffisant.
Ainsi, en réponse à ce courrier, nous avons fait part au Ministère de notre incompréhension en rappelant avec force le fait que le lieu de résidence des enfants ne pouvait être discriminant pour les femmes qui travaillent à Monaco, et pas pour les hommes pourtant dans le même cas de figure. Le sujet est d’autant plus sensible que 62,5% des enseignants ne résident pas à Monaco.
Il nous semble donc nécessaire de modifier la législation monégasque pour faire cesser dès à présent cette criante discrimination. Nous demandons au Gouvernement Princier que les femmes puissent, à l’égal des hommes, obtenir le statut de « chef de famille », quel que soit leur lieu de résidence.
Dans l’attente d’avancées dans ce domaine, soyez assurés que le SEM continuera à se faire l’écho de vos exigences de parité, sur ce thème et sur bien d’autres, tant que nous n’aurons pas obtenu un traitement juste et équitable entre enseignants et enseignantes.